La Direction Nationale de la Pêche, l’Institut National de Santé Publique en collaboration avec la FAO a organisé un atelier sur la stratégie nationale de gestion des risques liés aux pesticides et aux hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) dans la filière poisson. Cet atelier qui se tiendra du 16 au 17 janvier 2025, vise à valider officiellement l’ébauche de cette stratégie, après un travail approfondi de concertation avec les parties prenantes locales et internationales, dont le secteur privé ; et à promouvoir la sécurité sanitaire des aliments à travers des mesures concrètes et adaptées.
La pêche est l’un des secteurs clé de l’économie malienne, employant plus de 70 000 travailleurs directs et générant près de 285 000 emplois au sein de la population active. Toutefois, la qualité des produits de la pêche, notamment le poisson fumé, est mise en péril par la présence de résidus de pesticides et d’HAP, des substances dangereuses pour la santé publique. En 2018, une étude financée par la FAO avait révélé des traces d’insecticides dans les poissons fumés, posant ainsi un sérieux risque pour la santé des consommateurs locaux et du commerce régional.
Face à cette situation préoccupante, un projet soutenu par la FAO a permis d’initier un processus d’évaluation des risques et de proposer des solutions pour améliorer les pratiques de production et de transformation du poisson, notamment grâce à l’adoption des normes du Codex Alimentarius. Ce projet a également mis en place des formations pour les producteurs et les transformateurs, et des équipements modernes ont été fournis pour améliorer la qualité du fumage des poissons.
Le dit atelier est une étape décisive dans la mise en œuvre de la stratégie nationale de gestion des risques. L’objectif principal est de valider cette stratégie avec l’ensemble des acteurs concernés (autorités nationales, décideurs politiques, acteurs du secteur privé, et ceux de la transformation du poisson). Une fois validée, cette stratégie sera soumise au gouvernement pour une adoption formelle.
Parmi les objectifs spécifiques de l’atelier, il y’a la présentation de la stratégie de gestion des risques des pesticides et des HAP, l’examen critique du document par les parties prenantes et la formulation de suggestions et recommandations pour l’enrichir. Ce processus permettra de s’assurer que la stratégie est à la fois complète et adaptée aux réalités locales.
Pour la protection de la santé publique
La stratégie de gestion des risques s’articule autour de plusieurs axes essentiels. En plus de l’évaluation des risques, elle inclut la création de modules de formation pour les opérateurs de la filière, la mise en place de pratiques de fumage améliorées, et la promotion des produits conformes aux normes du Codex Alimentarius. Les résultats des analyses menées sur les poissons fumés et frais seront également un élément clé pour ajuster cette stratégie en fonction des données scientifiques. Comme le dit M. Kambiré Sansan, expert en sécurité sanitaire des aliments au Bureau Régional de la FAO/Afrique de la FAO dans son intervention « ce stratégie doit permettre de mieux protéger la santé des consommateurs »
Les résultats attendus de cet atelier sont tout d’abord une meilleure prise de conscience des participants quant aux risques liés aux pesticides et aux HAP, la formulation de recommandations pour enrichir la stratégie nationale et enfin, l’adoption officielle du document par les autorités compétentes. Une fois validée, cette stratégie deviendra un outil fondamental pour garantir la sécurité sanitaire des produits de la pêche au Mali et favoriser la compétitivité des produits maliens sur le marché régional.
Dadji dite Rokia Diarra