Le Général Brice Clotaire Oligui Nguema, président de la transition au Gabon depuis août 2023, a annoncé qu’il ne se présentera pas à l’élection présidentielle de 2025. Cette décision, saluée comme un pas important vers la démocratie, intervient alors que le pays s’apprête à mettre en œuvre une nouvelle constitution adoptée par 91 % des votants lors du référendum du 16 novembre 2024.
En renonçant à se présenter, le Général Oligui Nguema montre qu’il est possible pour les militaires arrivés au pouvoir par coup d’État de tenir leurs engagements et de permettre un retour à l’ordre constitutionnel. Ce choix salué par le monde entier renforce la crédibilité de la transition au Gabon et doit à notre avis inspirer d’autres pays où les militaires sont encore au pouvoir
Au Mali et en Guinée, les militaires à la tête des transitions ont promis de ne pas briguer de mandats présidentiels, conformément aux chartes de transition adoptées dans ces pays. Pourtant, une partie des populations dans ces nations sollicite la candidature de ces officiers supérieurs , perçus comme des figures salvatrices face aux crises sécuritaires et économiques.
Cette pression populaire est contraire à l’engagement initial des autorités de transition et soulève des interrogations sur l’équilibre entre aspirations démocratiques et besoin de stabilité. Au Mali, le Général d’Armé Assimi Goïta et ses pairs n’ont pas encore annoncé leur candidature , mais les appels en leur faveur persistent. Une situation similaire prévaut en Guinée, où le Général d’Armée Mamadi Doumbouya reste sous les feux des projecteurs malgré les débats sur la transition.
Le cas du Général Oligui Nguema, doit être une leçon pour les autres pays en transition. Respecter les promesses initiales et laisser le champ libre à des processus démocratiques.
La décision du Général Nguema témoigne de la possibilité pour ces officiers supérieurs de tenir leurs engagements en faveur d’un retour à l’ordre constitutionnel. Ce choix, qui renforce la crédibilité de la transition gabonaise, doit inspirer les autres pays en transition où les militaires sont encore au pouvoir.
Alors que l’Afrique connaît une résurgence des coups d’État, l’expérience gabonaise doit offrir une opportunité de réflexion sur l’importance de respecter les aspirations démocratiques tout en répondant aux défis immédiats auxquels sont confrontés les États en crise.
Seydou Fané