Ce mardi 11 février, le général de corps d’armée Ismaël Wagué, ministre de la Réconciliation, de la Paix et de la Cohésion nationale, a lancé officiellement le processus de Désarmement, Démobilisation, Réinsertion et Intégration (DDR-I) de 3 000 ex-combattants issus des groupes dits « républicains ». Lors de cette cérémonie, il a fermement mis en garde contre toute tentative de fraude, en appelant les responsables de ces mouvements à ne pas soumettre de noms fictifs ni à monnayer des places dans ce programme.
Le programme DDR-I 2024 s’inscrit dans la continuité des engagements pris lors du Dialogue inter-malien (DIM), où la question de l’intégration des ex-combattants a été identifiée comme une priorité. Conformément aux orientations du gouvernement, 2 000 anciens membres des groupes armés seront intégrés dans les forces armées maliennes en tant que soldats de 2ᵉ classe, contribuant ainsi aux efforts de sécurisation du territoire.
Par ailleurs, 1 000 autres ex-combattants bénéficieront d’un accompagnement dans le cadre de leur réinsertion socio-économique, notamment pour les personnes jugées inaptes à intégrer l’armée dans le cadre du Mécanisme opérationnel de coordination (MOC).
« Seuls les groupes qui ont fait le choix de l’État et respectent les lois de la République sont concernés », a précisé le ministre Wagué. Les mouvements qui ont perpétré des actes criminels contre l’État, à l’instar des assaillants ayant attaqué un bateau à Tombouctou, sont exclus du programme. « La justice doit se prononcer sur ces crimes », a-t-il insisté.
Des groupes d’auto-défense maintenus
Le processus d’intégration ne vise pas à dissoudre les groupes d’auto-défense, a tenu à rassurer le ministre. Les mouvements signataires de l’accord d’Alger restés fidèles à l’État – notamment le GATIA, le Mouvement arabe de l’Azawad (MAA), ainsi que des groupes sédentaires des régions de Gao et Tombouctou – sont concernés par cette initiative. Les groupes d’auto-défense, comme les Dozos opérant à Djenné, Macina et Ségou, ainsi que Dan Nan Ambassagou, restent, quant à eux, en place.
Avant de déclarer lancé le processus, le ministre de la Réconciliation, de la Paix et de la Cohésion Nationale, a instruit de mener ce processus avec rigueur et transparence. « Il faut éviter la fraude, les combattants fictifs et la vente de places dans ce programme », a-t-il averti, en appelant les responsables des groupes armés à respecter l’esprit du DDR-I.
Seydou Fané
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