Hivernage à Bamako : Quand les eaux de ruissellement remplacent les services de voiries

Bamakomatin
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Les Spectacle de personnes déversant les déchets domestiques dans les caniveaux ou dans le flot des eaux de ruissellement après une pluie abondante ne relève plus de l’insolite. Cette pratique courante et largement rependue  dans la ville des trois Caïmans est un acte d’incivisme  lourd  de conséquence qui résiste aux messages de sensibilisation et constitue une autre facette de l’effritement des valeurs sociétales.


Au mépris des efforts fournis par les municipalités pour le curage des caniveaux à l’approche de l’hivernage aux fins d’amoindrir les risques d’inondations et désagréments liés à l’abondance des pluies et de la sécurité des voisins,  bons nombres de nos concitoyens, profitant des pluies  se débarrassent de leurs déchets domestiques en les déversant dans les caniveaux ou dans le flot des eaux de ruissellement. Ainsi,  c’est sans grande surprise qu’après chaque  pluie abondante, les rues jonchées de détritus de tous genres et les caniveaux obstrués donnent à la capitale l’image d’un dépotoir à ciel ouvert. Au-delà de cette image peu flatteuse  pour une capitale qui aspire à la modernité, l’inondation de la maison  du voisin voire de tout le quartier et la détérioration de la qualité de l’eau de robinet sont quelques-unes des  conséquences  de la banalisation de cette pratique. Outre le mépris pour le voisin, le déversement des déchets domestiques dans les caniveaux  ou dans le  flot des eaux de ruissellement  constitue une autre facette de l’effritement des valeurs sociétales du pays. Le dicton qui dit «  Ne fait pas aux autres ce que tu n’aimerais pas qu’on te fasse » n’inspire plus. Outre la nuisance sonore, la pollution de l’air, la violence verbale, le remplacement des services de voiries par les eaux de ruissellement  par de nombreuses personnes  rallonge la liste de l’effritement des valeurs qui ont jadis fait la fierté du pays.  A en jugé par la banalisation  de l’utilisation des caniveaux et eaux de ruissellement comme débarra, on peut sans risque de se tromper dire que l’époque où les gens veillaient à ce que leurs actes ou actions  ne nuisent pas à leur  prochain pour ne pas dire leur voisin est révolue. Sans exagération aucune, l’ampleur de la détérioration des valeurs sociétales du pays requiert une assise nationale pour une mise à jour des traditions qui  étaient le socle du vivre-ensemble dont la solidarité, le respect mutuel et la préservation de l’environnement entre autres. En attendant, il est bon de rappeler que s’abstenir d’utiliser les caniveaux et les eaux de ruissèlement comme débarra fait partie des critères du bon voisinage et du patriotisme.   

Bakary Sangaré

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