Le couperet de la justice guinéenne pourrait bientôt tomber sur Cellou Dalein Diallo. Ce vendredi 21 mars, le procureur Aly Touré a annoncé que la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) entendait poursuivre l’ancien Premier ministre pour une liste impressionnante de chefs d’accusation : « corruption, détournement de deniers publics, blanchiment de capitaux et enrichissement illicite ».
L’affaire qui concerne la privatisation controversée de la compagnie nationale Air Guinée, prend une tournure judiciaire plus menaçante pour l’opposant en exil. La justice guinéenne envisage l’émission d’un mandat d’arrêt international pour obtenir son inculpation.
Le dossier Air Guinée est un vieux serpent de mer dans la politique guinéenne. L’affaire remonte aux années 2000, époque où Cellou Dalein Diallo était ministre des Travaux publics puis Premier ministre sous le régime de Lansana Conté. La compagnie aérienne nationale, alors en grande difficulté, avait été cédée dans des conditions opaques. Depuis, les soupçons de malversations ont régulièrement ressurgi, sans jamais donner lieu à une réelle mise en accusation.
Mais avec l’arrivée au pouvoir de la junte militaire dirigée par Mamadi Doumbouya en 2021, la donne a changé. Dans sa croisade contre la corruption, le régime a multiplié les poursuites contre d’anciens dignitaires. Cellou Dalein Diallo, figure majeure de l’opposition et président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), n’a pas échappé à cette vague de répression judiciaire.
D’après Aly Touré, les juges d’instruction ont déjà mis en place une commission rogatoire afin de collaborer avec les autorités sénégalaises et d’engager la procédure d’inculpation contre l’ancien Premier ministre, actuellement en exil à Dakar.
Seydou Fané