Le jeudi dernier, les membres du Conseil national de Transition (CNT) ont adopté en séance plénière, deux projets de loi dont celui portant ratification de l’Ordonnance n°2023-026/PT-RM du 29 décembre 2023 autorisant la ratification de l’Accord de financement, signé à Bamako, le 30 juin 2023, entre le gouvernement de la République du Mali et l’Association Internationale de Développement (IDA), relatif au Projet de Renforcement du Réseau électrique et d’Extension de l’accès à l’électricité au Mali « Yelen Sira ». Les travaux étaient présidés par président de l’organe législatif, Malick Diaw. C’était en présence du ministre de l’Energie et de l’Eau.
S’inscrivant dans le cadre à l’amélioration de la fiabilité et du système électrique, ce projet vise à accroître l’accès à l’électricité dans les zones d’intervention et à faciliter l’intégration des énergies renouvelables.
Selon le rapport de la Commission en charge des Mines, de l’Energie et de l’Eau, l’IDA accorde au gouvernement de la République du Mali, un prêt en deux portions (A et B), réparties, d’une part, d’un montant de quatre-vingt-onze millions cent mille (91 100 000) Euros, soit cinquante-neuf milliards sept cent cinquante-sept millions six cent quatre-vingt-deux mille sept cent (59 757 682 700) F CFA; et d’autres part, d’un montant de cinquante un millions neuf cent mille (51 900 000) Euros, soit trente-quatre milliards quarante-quatre millions cent soixante-huit mille trois cent (34 044 168 300) F CFA.
Le remboursement du prêt s’effectuera, d’une part, le prêt est consenti sur une période de cinq (05) ans après un différé de six (06) ans. Pour cette portion, le prêt engendrera une commission d’engagement dont le taux maximum est d’un demi de un pour cent (1/2 de 1%) par an sur le solde non retiré du financement (montant non décaissé). Pour d’autres part, le prêt est consenti sur une période de quarante (40) ans après un différé de dix (10) ans. Concernant cette portion, le Mali doit payer une commission d’engagement dont le taux maximum est d’un demi de un pour cent (1/2 de 1%) par an sur le solde non retiré du financement.
Malgré les efforts importants fournis par l’Etat, selon la même source, des difficultés existent toujours dans la fourniture correcte du combustible pour la production d’électricité
L’accord récent conclu avec la partie nigérienne pour la fourniture de 150 millions de litres de gasoil prend en compte les majeures difficultés constatées.
Il convient de noter que les travaux de réhabilitation de la centrale hydroélectrique de Sélingué se poursuivent conformément au calendrier établi.
Il faut noter également que la situation financière de l’EDM tend à s’améliorer du fait de la signature de l’accord conclu avec le pool bancaire, relatif au rééchelonnement des dettes de l’EDM à l’ordre de deux cent cinquante-cinq milliards (255 000 000 000 F CFA).
Enfin des avancées significatives sont enregistrées dans le développement de certains projets solaires et photovoltaïques avec les partenaires chinois et russes.
Le présent financement vient à point nommé, car il devrait permettre à notre pays d’atteindre les résultats suivants : une augmentation de 100 MW de la capacité de transit d’électricité du réseau interconnecté d’EDM-Saune capacité de 135 MWc d’énergie renouvelable intégrée au réseau électrique avec un système de stockage batterie d’une capacité de 90 MWh ; la construction de 1200 km de lignes électriques à moyenne et basse tension ; le raccordement au réseau de 66 925 nouveaux ménages dont 46 800 en zone urbaine et 20 125 en zone rurale ; la réduction du niveau des pertes sur le réseau de transport de 8,5% à 4,5% ; la construction de 40 mini-réseaux hybrides et l’électrification de 70 nouvelles localités par des mini-réseaux solaires photovoltaïques ; La construction de 41 centrales hybrides ; L’alimentation en électricité de 250 établissements de santé (CSCOM) de 60 écoles en milieu rural par des solution solaires ; L’équipement de 1500 ménages de systèmes solaires domestiques et l’installation de 8 bibliothèques solaires.
Pour répondre aux questions, le ministre de l’Energie et de Eau, Bintou Camara affirmera que ce projet contribuera à la réduction des coûts de vente, à la diminution des effets de délestages et l’amélioration de l’approvisionnement en électricité des ménages et des entreprises. Les avantages indirects découlant du projet, dit-elle, sont notamment la création de nouvelles activités génératrices de revenus, l’amélioration de la qualité de l’air et l’augmentation des revenus. A cela s’ajoute la réduction du gaz à effet de serre résultant de l’évitement de la production d’électricité à partir de combustibles fossiles, sera un impact très important.
Elle poursuivra que ce projet contribuera aussi à renforcer la résilience des communautés aux impacts de changement climatique grâce à ses interventions.
Dans le cadre du suivi-évaluation du projet, il s’agit de deux (02) Unités de Gestion du Projet (UGP) mises en place au sein de I’EDM et de l’AMADER assurent le suivi-évaluation des composantes du projet conformément aux indicateurs.
Considérant le caractère stratégique de l’Energie dans le développement socio- économique d’un pays, la Commission recommande au gouvernement de : Respecter le délai de réalisation du projet ;Initier une loi de programmation énergétique ; Diminuer les subventions des hydrocarbures au profit de l’accès des ménages aux équipements solaires ; Engager des reformes profondes au sein de l’EDM notamment la séparation de la production, du transport et de la commercialisation ; Promouvoir le partenariat public- privé (PPP) des nationaux dans la production et la distribution de l’électricité ; Changer la législation pour encourager et permettre aux ménages équipés de système solaire d’injecter et de céder leur surproduction d’énergie à EDM-SA ; promouvoir l’installation des unités de production de matériels rentrant dans la mise en place d’un système photovoltaïque ; Doter le Fonds des Energies Renouvelables à partir de la surtaxation des télécommunications et de la vente des hydrocarbures ; Diligenter les travaux de réhabilitation de la centrale hydroélectrique de Sotuba ; Déguerpir et libérer sans condition et sans délai les emprises foncières abritant les installations électriques ; Adopter une politique volontariste pour la promotion et le développement des énergies renouvelables ; Restructurer radicalement les structures rentrant dans l’orientation et la planification du secteur de l’énergie au Mali notamment la Direction Nationale de l’Energie ; Prendre des mesures idoines et pérennes en vue d’une sortie définitive de la crise énergétique.
« Le présent projet cadre parfaitement avec la vision des plus hautes autorités pour l’atteinte d’une souveraineté énergétique », a conclu le rapporteur Mountaga Diakité.
S’agissant de l’EDM-SA, elle peine à satisfaire la demande de sa clientèle, en raison, notamment de la saturation et d vieillissement de ses infrastructures de production, de transport et de distribution, la détérioration de la qualité des services d’électricité, d’une insuffisance de ressources financières et de l’augmentation rapide du nombre de sa clientèle.
Quant à l’AMADER qui gère plusieurs mini-réseaux privés dans les zones reculées, dont la plupart hybrides avec du solaire photovoltaïque, elle rencontre d’énormes difficultés pour satisfaire les populations vivant dans les zones rurales, en matière de fourniture d’électricité.
Par le présent financement le Fonds vert pour le climat (FVC), à travers I’IDA, accorde au Gouvernement de la République du Mali, un prêt d’un montant de trente-huit millions (38 000 000) de dollars soit vingt-deux milliards six cent quatre-vingt-dix-neuf millions six cent quatre-vingt mille (22 699 680.000) FCFA environ.
Dans le rapport, ce prêt est assorti d’une subvention d’un montant de cinq millions (5 000 000) de dollars soit deux milliards neuf cent quatre-vingt- six millions huit cent mille (2 986 800 000) F CFA environ.
En parlant de la Modalité de remboursement du prêt, la durée du prêt est de quarante (40) ans y compris un différé de 10 ans. Le prêt n’engendrera aucun frais d’engagement. Toutefois, le Mali paiera des frais de service s’élevant à zéro virgule vingt-cinq pour cent (0,25%) par an sur le solde du prêt FVC retiré.
Aux dires de Mme Bintou Camara, ministre de l’Energie et de l’eau, la réalisation de ce projet devrait permettre d’atteindre les résultats suivants à savoir une augmentation de 100 MW de la capacité de transit d’électricité du réseau interconnecté d’EDM-SA ; une capacité de 135 MWc d’énergie renouvelable, intégrée au réseau électrique avec un système de stockage batterie d’une capacité de 90 MWh et la Construction de 1200 kilomètres de lignes électriques à moyenne et basse tension. À cela s’ajoute le raccordement au réseau de 66 925 nouveaux ménages dont 46 800 en zone urbaine et 20 125 en zone rurale. Elle a évoqué la réduction du niveau des pertes d’énergie sur le réseau de transport de 8,5% à 4,5%, la construction de 40 mini-réseaux hybrides et l’électrification de 70 nouvelles localités par des mini-réseaux solaires photovoltaïques. « L’alimentation en électricité de 150 établissements de santé, l’équipement de 1400 ménages de systèmes solaires domestiques et l’installation de 8 bibliothèques solaires », a-t-elle répondu.
En outre, le projet contribuera à la réduction des coûts, à la diminution des effets de délestage et à l’amélioration de l’approvisionnement en électricité des ménages et des entreprises, qui seront moins affectés par le coût et le manque de fiabilité de l’électricité qu’ils reçoivent actuellement.
Au cours de ce projet, il existera des avantages indirects découlant du projet, qui sont notamment la création de nouvelles activités génératrices de revenus, l’accès aux services de base (tels que l’éducation et la santé), l’amélioration de la qualité de l’air et l’augmentation des revenus. « La réduction d’émissions de gaz à effet de serre résultant de l’évitement de la production d’électricité à partir de combustibles fossiles, sera un impact très important. Le projet contribuera aussi à renforcer la résilience des communautés aux impacts de changement climatique grâce à ses interventions », a expliqué Bintou Camara.
Par ailleurs le financement relatif au Projet de Renforcement du Réseau électrique et d’Extension de l’accès à l’électricité au Mali « Yelen Sira » est passé avec 126 pour contre zéro et 3 abstentions.
S.M