Dans un courrier publié sur les réseaux sociaux ce vendredi 3 janvier, l’Organisation Syndicale des Travailleurs d’Orange Mali (OSTOM) interpelle la direction d’Orange Mali sur des pratiques présumées illégales concernant ses travailleurs temporaires. Selon ce courrier adressé au Directeur Général, l’entreprise est accusée d’avoir dissimulé des contrats de travail sous le couvert de contrats de prestation de services entre 2013 et 2017, avant de transférer ces employés à des bureaux de placement.
Dans ce courrier qui s’est retrouvé sur les réseaux sociaux, le Directeur national du Travail, Ben Abdoulahi Ibrahim Thar, affirme que l’analyse des documents contractuels et des témoignages recueillis met en évidence des indices clairs de subordination juridique. Le document adressé au Directeur Général de Orange Mali précise ce qui suit : « L’obligation pour les travailleurs de collaborer exclusivement avec Orange Mali et de s’abstenir de tout engagement concurrent, l’exécution d’instructions strictes de la part d’Orange Mali, y compris le respect d’un code de conduite imposé, la fixation d’objectifs hebdomadaires et mensuels par la société, la fourniture de matériel de travail par l’entreprise, accompagné d’interdictions d’usage personnel, l’émission de sanctions disciplinaires, comme en témoigne une demande d’explication adressée à un employé en 2014, la retenue de charges fiscales et sociales, suggérant une relation salariale plutôt qu’une collaboration indépendante ».
L’OSTOM estime dans ce courrier que le transfert des travailleurs à des bureaux de placement pour ensuite les « mettre à disposition » d’Orange Mali constitue une violation des lois régissant les agences de travail temporaire. « Ces agences sont censées fournir des travailleurs aux entreprises clientes et non des prestataires de services », estime dans le document le Directeur général du Travail, Ben Abdoulahi Ibrahim Thar.
Le syndicat ajoute que les certificats de travail délivrés par les bureaux de placement corroborent ces affirmations. « Ces documents confirment que les intéressés exerçaient en réalité des fonctions de salariés », affirme-t-il.
Face à ces constats, l’OSTOM exige la régularisation des droits des travailleurs concernés, conformément aux dispositions légales. « Les pratiques dénoncées, qualifiées de « dissimulation de travail », pourraient engager la responsabilité d’Orange Mali et des bureaux de placement impliqués », prévient-il.
O. Keïta