C’est sous les ors du Kremlin que les chefs de la diplomatie malienne, burkinabè et nigérienne ont posé leurs valises. Ce jeudi 3 avril 2025, Abdoulaye Diop, Karamoko Jean-Marie Traoré et Bakary Yaou Sangaré ont été reçus à Moscou par leur homologue russe, Sergueï Lavrov, pour ce qui s’apparente à un premier grand sommet entre la Confédération des États du Sahel (AES) et la Fédération de Russie.
Au menu des discussions : sécurité, développement et un partenariat que les dirigeants de Bamako, Ouagadougou et Niamey veulent « stratégique ». Depuis leur divorce avec Paris et la CEDEAO, ils cherchent de nouveaux soutiens. Et Moscou, premier État à avoir reconnu la Confédération AES en juillet dernier, se pose en allié de poids.
Coprésidée par Sergueï Lavrov et Abdoulaye Diop, la réunion se veut fondatrice. « Cette rencontre renforce les relations déjà spéciales entre notre Confédération et la Russie », a déclaré le chef de la diplomatie malienne, remerciant le Kremlin pour son soutien « sans hésitation ».
Dans un discours aux accents fraternels, Abdoulaye Diop a salué « l’objectivité » de Vladimir Poutine sur la situation au Sahel et loué les « multiples interventions » de Moscou dans la région. « C’est dans les moments difficiles que l’on peut compter sur ses amis », a-t-il insisté. Un clin d’œil à la coopération militaire qui, sous couvert d’accords bilatéraux, a déjà vu l’arrivée de conseillers russes et d’équipements dans les armées sahéliennes.
Mais au-delà de la seule coopération sécuritaire, Bamako, Ouagadougou et Niamey veulent élargir leur alliance avec Moscou. « Nous sommes persuadés que l’extension de nos liens de coopération au niveau confédéral couvrira de nouveaux aspects », a affirmé Diop.
Seydou Fané