Le mouvement Tabalé, a animé une conférence de presse le 31 août dernier au cours de laquelle, il a appelé l’État et le CSP-DPA à observer un cessez-le-feu toute l’étendue du territoire national.
Le mouvement tabalé appelle l’Etat et le CSP-DPA d’observer un cessez-le-feu immédiat sur toute l’étendue du territoire national, pour permettre de créer les conditions idoines d’un dialogue entre les acteurs
Avec ces analyses pointues de la situation sociopolitique et sécuritaire du pays, le mouvement tabalé s’est érigé dans la peau d’une force d’analyse et de proposition pour l’avènement de la paix et la préservation de la cohésion sociale. C’est dans cette dynamique, que le 17 février 2023, à travers une déclaration, le Mouvement mettait l’accent sur un risque d’affrontement entre les forces armées maliennes et les groupes armés signataires de l’Accord d’Alger qui avaient observé un cessez-le-feu depuis huit (8) ans.
Quinze (15) mois après ces propos, l’histoire semble donner raison au mouvement Tabalé. Car la reprise des hostilités entre FAMa et groupes armés n’a pas tardé. Pour ce regroupement, certes, du début de ces affrontements à maintenant, les FAMa enregistrent des succès sur le terrain. Mais tout de même, précise-t-il, l’insécurité demeure dans les parties du pays et la population paie un lourd tribut. Avec à la baguette “des innombrables victimes civiles causées par ces conflits avec leurs lots de réfugiés et de déplacés, mais aussi des atrocités et de violations graves des droits humains, qui auraient visé et toucher des populations civiles innocentes dans le nord du Mali en général, et dans la région de Kidal en particulier” indique, la déclaration.
Alors, face à cette situation, le Mouvement citoyen estime qu’il est nécessaire d’engager le dialogue avec les groupes armés. “Nous soutenons les efforts des FAMa mais il faudrait y associer le dialogue. II existe des possibilités de dialogue”, soutient André Bara Togo, secrétaire général du mouvement.
Il ajoute qu’il existe bel et bien des personnes-ressources pour entrer en contact avec les groupes armés belligérants. Car pour lui, les armes seules ne suffisent pas et que chaque guerre finira tôt ou tard sur la table de dialogue.
Pourtant, le pays vient tout juste de boucler avec un dialogue inter maliens. Pour le Pr. Souleymane Diarra vice-coordinateur du mouvement Tabalé, le format du Dialogue inter maliens aurait pu gagner non pas seulement en quantité, mais en qualité. Pour lui, c’était une opportunité manquée d’inviter les groupes signataires de l’accord d’Alger, tous ceux qui ont pris des armes contre l’État, à ce dialogue. “Nous sommes tous des maliens. La table autour des gens vaut toujours mieux que la table vide. Pour nous, leur absence a porté un coup à ce dialogue” précise le professeur Diarra.
Cependant, dans une récente sortie, le Premier ministre Choguel Maiga à laisser entendre, qu’aucune négociation n’est possible avec les groupes armés et les terroristes.
« Nous n’accepterons jamais de subir encore l’humiliation que notre peuple a subi pendant 30 ans », a lancé le Chef du gouvernement. Pour Choguel Maiga, il est impossible de prendre langue avec des personnes qui sèment la terreur au sein des communautés.
« Lorsque des citoyens maliens se mettent à assumer un acte terroriste comme la tuerie des populations qui étaient dans le bateau de Tombouctou, vous voulez qu’on aille négocier, leur parler ? Il faut les poursuivre et les juger », a-t-il déclaré.
Pourtant, les assises nationales tenues dans le pays de 2019 à nos jours à savoir le Dialogue National Inclusif (DNI) , les Assises Nationales pour la Refondations (ANR) et enfin le Dialogue Inter Maliens (DIM), ont toutes recommandés d’ouvrir des négociations avec toutes les composantes maliennes de cette crise, y compris celles versées dans le terrorisme pour une paix définitive.
Abdrahamane Baba Kouyaté