Trois journalistes burkinabè ont été arrêtés ces derniers jours par des individus se présentant comme des membres des services de renseignement. Reporters sans frontières (RSF) exige leur libération immédiate et interpelle les autorités sur la dégradation du climat médiatique dans le pays.
Le 24 mars, Guezouma Sanogo et Boukari Ouoba, respectivement président et secrétaire général de l’Association des journalistes du Burkina (AJB), ont été interpellés à Ouagadougou. Ceux-ci ont été conduits vers une destination inconnue par des agents qui se seraient présentés comme appartenant aux services de renseignement. Trois jours plus tôt, lors d’un congrès de l’AJB, ils avaient critiqué la dégradation des conditions d’exercice du journalisme dans le pays.
Dans l’après-midi du même jour, Luc Pagbelguem, journaliste de la chaîne privée BF1, a lui aussi été appréhendé. Selon son employeur, deux agents du Conseil national de sécurité (CNS) l’ont emmené pour l’« entendre » à propos d’un reportage sur ce même congrès. Cette interpellation intervient dans un contexte où plusieurs journalistes ont été inquiétés ces derniers mois. En août 2024, Alain Traoré, chroniqueur connu pour ses prises de position critiques, avait été enlevé dans des circonstances similaires. Ses ravisseurs avaient alors promis qu’il rentrerait chez lui avant son émission. Huit mois plus tard, il demeure introuvable.
RSF exprime sa vive inquiétude face à cette recrudescence des atteintes à la liberté de la presse au Burkina Faso. L’organisation appelle les autorités à garantir l’intégrité des journalistes détenus et à rendre public le lieu de leur détention.
La Rédaction