La solidarité nationale ne faiblit pas. En ce début d’année 2025, les Burkinabè ont encore mis la main à la poche pour soutenir l’effort de guerre et la résilience du pays. À en croire le Premier ministre Rimtalba Emmanuel Ouédraogo, le Fonds de soutien patriotique (FSP) a déjà engrangé plus de 33 milliards de francs CFA en seulement trois mois. Un chiffre en hausse de 6,55 % par rapport à la même période l’an dernier.
L’annonce a été faite ce mardi 1ᵉʳ avril, lors de la première session ordinaire du conseil d’orientation du FSP. Un rituel désormais bien huilé où le gouvernement fait le point sur cette caisse alimentée par les contributions volontaires des citoyens et des entreprises. Depuis sa création en 2023, le Fonds a permis de récolter plus de 307 milliards de francs CFA, un trésor de guerre destiné à financer la lutte contre l’insécurité qui gangrène le pays.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. En 2023, la première année de fonctionnement du Fonds, 99 milliards de francs CFA avaient été collectés. L’année suivante, le compteur explosait à 175 milliards, dépassant largement l’objectif de 150 milliards initialement fixé. Soit un taux de réalisation de 117 %. Une progression fulgurante de 77 % entre 2023 et 2024, selon le ministre des Finances, Dr Aboubakar Nacanabo.
De quoi encourager les autorités à poursuivre dans cette voie. Le Premier ministre n’a d’ailleurs pas manqué de saluer l’élan de générosité et d’engagement des Burkinabè. « Cet effort collectif est la preuve d’une détermination sans faille à défendre notre pays et à assurer son avenir », a-t-il déclaré, appelant à maintenir la mobilisation.
Si la tendance se maintient, la prévision de 150 milliards de francs CFA pour 2025 pourrait, une fois de plus, être dépassée. Pour y parvenir, le gouvernement entend intensifier la communication autour du Fonds, notamment auprès de la diaspora, afin d’élargir encore la base des contributeurs.
Face aux défis sécuritaires persistants, le Burkina Faso continue de s’organiser. Entre engagement populaire et mobilisation financière, le pays mise sur la solidarité nationale pour tenir tête aux menaces qui le guettent. Un pari risqué, mais jusqu’ici tenu.
A. Samaké