Boubou Tigal Cissé, chef du garbal de Niamana, a été assassiné mardi soir devant son domicile à Yirimadio, dans le secteur de Waraka Sirafara. Deux hommes armés à moto ont ouvert le feu sur lui avant de prendre la fuite, sans lui dérober le moindre objet de valeur, selon des témoins.
Cette exécution brutale soulève de nombreuses interrogations. Quelques mois auparavant, M. Cissé s’était retrouvé au cœur des tensions liées aux déguerpissements des garbals à Bamako. Disparu temporairement dans ce contexte, il avait finalement réapparu sans que sa sécurité ne semble menacée. Son assassinat relance aujourd’hui les spéculations sur l’origine du crime : s’agit-il d’un règlement de comptes ou d’un acte terroriste ?
Le mode opératoire de l’attaque interpelle. Il rappelle celui de nombreux assassinats ciblés ayant marqué ces dernières années le Mali, où la criminalité urbaine se mêle parfois aux violences terroristes. Le fait que les assaillants n’aient rien emporté renforce l’hypothèse d’un crime prémédité, dont les motivations restent à élucider.
Le meurtre de Boubou Tigal Cissé s’inscrit dans une réalité plus large : celle de l’insécurité persistante à Bamako et dans ses environs. Si les autorités multiplient les initiatives pour lutter contre la criminalité, la protection des citoyens, en particulier des personnalités exposées, demeure une question centrale.
Les zones périurbaines de la capitale, où se trouvent de nombreux garbals, sont souvent dépourvues de dispositifs de surveillance efficaces. Ce déficit de sécurité laisse le champ libre aux agressions et aux règlements de comptes. Il est désormais impératif que les autorités clarifient les circonstances de cet assassinat et renforcent les mesures de protection, afin que de tels actes ne restent pas impunis.
L’enquête devra identifier les responsables et faire la lumière sur ce crime. Mais au-delà du cas de Boubou Tigal Cissé, c’est la question de la sécurité des personnes vulnérables qui se pose. L’État doit agir, car l’insécurité grandissante inquiète les citoyens et leur fait perdre confiance en leur protection.
Seydou Fané
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