L’Union Nationale des Jeunes Éditeurs de Presse (UNAJEP) a exprimé ce jeudi son « profond regret » après la mise sous mandat de dépôt d’un journaliste malien, Alfouseini Togo, accusé de « cybercriminalité » pour un article publié dans son journal. L’UNAJEP exige sa libération immédiate, arguant qu’il s’agit d’une atteinte à la liberté de la presse et d’un précédent inquiétant pour les journalistes du pays.
Alfouseini Togo, promoteur et directeur de publication du journal Le Canard de la Venise, a été incarcéré le 9 avril 2025, après avoir été placé sous mandat de dépôt par le pôle de lutte contre la cybercriminalité. Il est accusé d’« atteinte au crédit de l’État », d’« injures par le biais d’un système informatique » et de « diffamation » suite à la publication d’un article où il critiquait le fonctionnement de la justice malienne.
L’UNAJEP, dans son communiqué, dénonce cette arrestation, précisant que Togo n’aurait jamais dû être jugé sous la législation sur la cybercriminalité, mais plutôt en vertu de la loi sur la presse, la loi 046 du 7 juillet 2000, qui régit les délits de presse. « Nous exigeons la libération immédiate de notre confrère, qui n’a pas sa place en prison », indique l’organisation, soulignant que l’application d’une législation qui ne relève pas du régime de presse représente une menace pour la liberté d’expression.
L’UNAJEP a également visité Alfouseini Togo à la Maison Centrale d’Arrêt de Bamako, précisant qu’il se portait bien malgré les circonstances et affichait un moral « d’acier ». Toutefois, l’organisation appelle à une mobilisation générale pour dénoncer ce qu’elle considère comme une atteinte à la liberté de la presse et un mauvais signal pour l’avenir des journalistes au Mali.
Les membres de l’UNAJEP invitent l’ensemble des journalistes, des organisations professionnelles et des acteurs des médias à se rassembler pour exiger la libération de Togo et faire front contre cette arrestation, qu’ils qualifient de « dangereuse pour l’indépendance du journalisme ».
La Rédaction