Coup de tonnerre dans le paysage médiatique malien. Les organisations professionnelles de la presse montent au front contre la Haute Autorité de la Communication (HAC), accusée de vouloir imposer, sans concertation, un appel à candidature pour l’attribution de 113 fréquences radios et 15 autorisations TV. Un passage en force, jugé inacceptable, qui ravive les tensions entre la HAC et les acteurs des médias.
L’affaire couvait depuis plusieurs mois. En coulisses, des discussions avaient été engagées avec les ministères concernés Communication, Économie numérique, Modernisation de l’administration, ainsi que celui de l’Économie et des Finances pour trouver un consensus. Même le Premier ministre avait reçu les représentants du secteur. Mais, contre toute attente, la HAC a choisi d’ignorer ces concertations en publiant son appel à candidature, suscitant une levée de boucliers immédiate.
Pour les professionnels de la presse, cette initiative unilatérale traduit une attitude de mépris habituel envers les médias et menace l’équilibre fragile bâti ces dernières années entre la régulation et les libertés d’expression. « La HAC persiste dans une logique autoritaire et rétrograde », s’indignent les organisations, qui en appellent aux plus hautes autorités du pays pour mettre fin à ce qu’elles considèrent comme une dérive institutionnelle.
Déterminées à ne pas plier, les organisations professionnelles réaffirment leur engagement à défendre une presse libre et indépendante. La balle est désormais dans le camp du pouvoir, sommé de choisir entre l’apaisement et l’affrontement avec un secteur essentiel à la stabilité démocratique du pays.
Seydou Fané
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