Un mouvement de contestation agite l’ambassade du Mali aux États-Unis. Dans une lettre adressée à l’ambassadeur Sékou Berthé en date du 10 février 2025, le personnel localement recruté a annoncé un arrêt de travail de 48 heures à compter du 24 février. Les signataires de ce courrier dénoncent des abus de pouvoir, des intimidations et des harcèlements répétés à leur encontre.
Les employés locaux de la mission diplomatique malienne disent subir depuis plusieurs années un climat de travail jugé « délétère », marqué par des pressions constantes et des avertissements disciplinaires jugés arbitraires. « Nous faisons l’objet de harcèlement et d’abus de pouvoir, une situation de mépris caractérisée par des menaces verbales et des insinuations de licenciement à toutes les occasions », peut-on lire dans le courrier signé par treize membres du personnel.
Licenciements contestés
Les employés s’insurgent notamment contre le licenciement de leur collègue Haby Diallo, qu’ils estiment dépourvu de tout fondement juridique. « Le licenciement obéit à des règles administratives que nul ne peut ignorer », rappellent-ils, soulignant que la lettre de rupture de contrat adressée à Mme Diallo ne mentionne aucun motif précis. Ils réclament donc son abrogation pure et simple.
Un autre cas cristallise les tensions : celui de Soumaila Coulibaly, destinataire d’un avertissement officiel alors qu’il était en congé administratif. Pour les signataires, cette décision constitue une violation manifeste de ses droits.
Un climat social dégradé
Loin d’être des cas isolés, ces incidents s’inscrivent, selon les employés, dans un contexte de dégradation continue des conditions de travail au sein de l’ambassade. Ils pointent du doigt une volonté délibérée de « se débarrasser d’un personnel stable et compétent », en multipliant les pressions pour pousser certains employés vers la sortie. Une politique qui, selon eux, s’est traduite par un nombre inédit de départs ces dernières années.
Face au silence de la hiérarchie, les signataires préviennent : « A défaut de réponse favorable à nos revendications, d’autres actions pourraient être engagées, y compris des démarches auprès des autorités américaines. »
Ils exigent notamment la cessation immédiate des « abus de pouvoir et harcèlements », ainsi que la mise en place de conditions de travail dignes.
Seydou Fané
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