En ce jour de commémoration, mes pensées vont à l’Afrique, à ses populations présentes sur le Continent et celles de sa Diaspora.
Sur le long et difficile chemin de l’intégration, les défis ont été et sont toujours nombreux et les enjeux complexes. Comment ne le seraient-ils pas, s’agissant de faire de 54 Etats souverains, un seul et vaste pays, riche de toutes ses diversités et de ses fabuleuses potentialités, au premier rang desquelles, sa jeunesse, dynamique, ambitieuse et ouverte sur le monde.
Sur ce long et difficile chemin, semé d’embûches et d’obstacles de toutes sortes, notre pays, le Mali a toujours été un acteur remarquable du combat pour l’intégration, tant à la création de l’Organisation de l’Unité Africaine en 1963 qu’à celle de l’Union Africaine dont il a été le premier Etat à ratifier l’Acte Constitutif le 11 août 2000, à peine un mois après son adoption par la 36ème Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement.
Au moment où notre région traverse une crise de l’intégration, il est bon de se rappeler ces propos du Président Alpha Oumar Konaré : «… une vision partagée de l’avenir de l’Afrique de l’Ouest assortie d’une meilleure lisibilité de la démarche d’intégration ; une vision fondée sur l’affirmation d’une logique ouest africaine, affranchie de tous ces cloisonnements, de tous ces corsets artificiels qui ont longtemps bridé la marche de ce grand pays qu’est l’Afrique de l’Ouest ; ni francophones, ni anglophones, ni lusophones, mais bien africains, ouest africains d’abord ; ni grands pays, ni petits pays mais des pays complémentaires dans une vision démocratique. ».
Pour lui, avec ces acquis politiques et stratégiques, « … ce siècle doit être celui de notre région et du continent ; ce temps de l’Afrique, […] ce tour de l’Afrique ne sera pas octroyé : il sera conquis ou ne sera pas ! ».
Aussi, nous devons nous préparer, anticiper et construire notre propre chemin avec la ferme volonté de compter dans un monde multipolaire et de peser sur le cours de l’histoire.
A l’heure des grands bouleversements géostratégiques, seuls les grands ensembles prospéreront et, « une Afrique unie, forte du développement intégré de ses potentialités avec une conscience politique aigue de ses atouts stratégiques » sera de ceux -là et prendra toute sa place dans la conduite des affaires du monde.
Dans la construction de l’intégration de ce vaste continent dont j’ai la conviction qu’il est le continent du 21ème siècle, le Mali se doit de continuer d’être dans le peloton d’avant-garde, au plan sous-régional, régional et continental, dans la perspective des Etats-Unis d’Afrique. Nous devons nous donner les moyens de contribuer activement à la réflexion stratégique au niveau de notre région et de notre continent et, à la conduite des politiques et programmes subséquents.
Notre continent est celui de l’espoir et la vocation, je dirai, naturelle, du Mali est de porter cet espoir et de contribuer à la réalisation du grand rêve des Pères Fondateurs.
Vive le Mali
Vive l’intégration africaine
Vive l’Afrique unie !
Modibo SIDIBE
Ancien Premier Ministre
