Le Syndicat national des assurances, banques, établissements financiers et commerces du Mali (SYNABEF) a confirmé hier lundi 14 avril, lors d’une conférence de presse à Bamako, le maintien de sa grève prévue pour le 17 avril. Une mobilisation de 72 heures, reconductible jusqu’à 120 heures, en fonction de l’évolution des discussions avec le gouvernement.
À l’heure actuelle, les négociations engagées n’ont produit aucun résultat significatif, selon le secrétaire général du syndicat, Hamadoun Bah. « Sur les quinze points de revendication adressés au gouvernement, seul celui lié à la société Petro Bama a été satisfait. Tous les autres demeurent sans réponse concrète », a-t-il déploré en conférence de presse , tout en réaffirmant la volonté du SYNABEF de poursuivre le dialogue.
« Nous maintenons notre main tendue au dialogue, tout en assumant pleinement le recours à la grève comme un droit syndical légitime », a insisté M. Bah.
Pour le syndicat, les revendications portées touchent à la dignité et aux droits fondamentaux des travailleurs. Il appelle ainsi ses militants à rester « mobilisés, disciplinés et déterminés », face à ce qu’il considère comme une surdité des autorités face à des demandes légitimes.
Au cœur des tensions figure notamment le licenciement de 158 travailleurs de l’entreprise UBIPHARM. Une situation que le syndicat juge inacceptable. « Ce seul dossier suffit à justifier notre mouvement », a martelé Hamadoun Bah. Pour lui, la judiciarisation de l’affaire ne saurait justifier l’inaction : « Le dialogue social doit primer sur des procédures longues et incertaines. »
Le SYNABEF exige leur « libération immédiate et sans condition », estimant que leur incarcération remet en cause la sécurité juridique de l’ensemble des salariés du secteur bancaire. « Si appliquer la réglementation conduit à la prison, alors il ne reste plus qu’à arrêter de travailler », a-t-il ironisé.
Face aux critiques accusant le syndicat de vouloir troubler l’ordre public, le secrétaire général du SYNABEF a tenu à clarifier les intentions du mouvement : « Nous n’avons aucun agenda politique. Notre combat est syndical, social, légal. » Il dénonce ce qu’il considère comme une tentative de « diabolisation du mouvement syndical » et rappelle que « la grève est un droit. C’est un levier de pression, certes, mais surtout un moyen de responsabiliser les autorités. »
O.K