À quelques jours des concertations régionales annoncées par le ministère délégué chargé des réformes politiques, les partis Rassemblement pour le Mali (RPM) et Fare Aw Ka Wili ont décidé de ne pas y prendre part. Dans une lettre circulaire datée du 14 avril 2025, signée par son président Dr. Bocary Tréta, le RPM dénonce une démarche jugée « non consensuelle ».
Lancée dans le cadre de la relecture de la loi 05-047 portant Charte des partis politiques, l’initiative du ministère délégué auprès du Premier ministre chargé des réformes politiques et du soutien au processus électoral (MDRPSPE) a suscité l’étonnement de plusieurs formations politiques. Selon le RPM, les partis ont découvert « dans la surprise générale », lors des conseils des ministres des 4 et 9 avril derniers, l’annonce de consultations régionales et nationales sur la base de propositions préalablement recueillies auprès d’eux.
Dans sa lettre adressée au ministère, le Bureau Politique National du RPM critique vertement une démarche « cavalière » et alerte sur ses possibles conséquences : « Elle pourrait contenir les germes d’une nouvelle crise, à un moment où notre ensemble national devait s’acheminer sûrement, dans l’unité, la cohésion et la paix, vers le retour à l’ordre constitutionnel », peut-on lire.
Le parti de feu Ibrahim Boubacar Keïta y voit une tentative de livrer les partis politiques « à la vindicte de leurs hommes de main » et en appelle à la mobilisation de ses militants « pour défendre la démocratie et le multipartisme ».
Dans la même veine, Fare Aw Ka Wili a tenu une réunion extraordinaire de son Secrétariat permanent, le 14 avril à 16h30, au terme de laquelle le parti a également annoncé son retrait des concertations prévues les 16 et 17 avril. Cette décision confirme un malaise croissant entre les autorités de la transition et une partie de la classe politique.
Seydou Fané